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Si quelqu’un m’avait dit il y a 7 ans que je serais un jour hypnothérapeute, j’aurais ri, tellement improbable !

Même en ayant commencé ma reconversion, je ne pensais pas à l’hypnose car j’étais moi-même rempli de croyances à ce sujet, de choses entendues çà et là, de l’hypnose de spectacle, que je trouvais particulièrement intrusive.

Et puis, vous connaissez l’adage « il n’y a que les c--- qui ne changent pas d’avis », c’est une rencontre qui m’a fait changer à ce propos. On m’a demandé si j’avais déjà essayé pour avoir cet avis si tranché sur l’hypnose. Bien sûr, j’ai répondu que non, je n’en ressentais pas l’envie.
Cette personne, qui est hypnothérapeute et formatrice, m’a proposé de tester 1 séance, sur moi, pour voir par moi-même, pour me faire ma propre idée.
J’ai accepté, et cette séance m’a bouleversé, rien à voir avec tout ce que je pensais sur l’hypnose jusque-là. Je venais de trouver un nouvel outil qui permettrait de lever les blocages et d’accéder à un potentiel plus grand pour mes clients.

Aujourd’hui, en cabinet, ou même dans mon quotidien, surtout quand je parle de mon métier pour la 1ère fois, j’entends les craintes, j’entends les peurs, parfois même les suspicions, alors c’est parce que je suis passée par là, qu’aujourd’hui je vous voudrais échanger avec vous sur les 5 idées reçues que l’on peut avoir sur l’hypnose.

1. « Je ne suis pas hypnotisable, ça ne marchera pas sur moi. »

La 1ère chose à savoir est que l’hypnose est un état naturel. Et oui, l’hypnose est simplement un état de conscience modifiée.

Est-ce que ces situations vous sont déjà arrivées ?

- Vous conduisez, vous arrivez à destination et vous vous ne vous souvenez plus du chemin que vous avez pris, comme si vous aviez un trou, vous avez zappé une partie du trajet ;
- Au moment de vous endormir, une sensation, comme si vous étiez là, mais plus vraiment là, prêt à vous endormir ;
- Lorsque vous faites une tâche, ménage, vaisselle, etc, et que vous êtes absorbé dans vos pensées, sans même entendre que l’on vous appelle, vous parle.
- Lorsque vous posez vos clés quelque part et que vous ne souvenez plus où par la suite.

Dans ces états vous êtes en état de conscience modifiée, ce n’est donc pas un comportement que vous avez dû apprendre, c’est normal, c’est même fait sans que vous vous en rendiez compte.

Idem pour l’hypnose, le thérapeute amène vers cet état de conscience, et naturellement vous y allez car vous connaissez cet état.

Néanmoins, dans certains cas, il est vrai que le sujet ne se laisse pas facilement aller. Les facteurs qui interfèrent avec la « réponse » à l’hypnose peuvent être d’ordre thérapeutique (le sujet, inconsciemment, ne veut pas guérir), dus à des conceptions erronées, ou encore venir du fait que le sujet a une trop grande attente du fait d’être hypnotisé. Pour ce dernier cas, pensez à combien il est difficile de trouver le sommeil quand on le désire impérativement... c’est pareil pour l’hypnose.

2. « L’hypnose c’est de la manipulation, pas envie que vous rentriez dans mon cerveau. »

Cette croyance-là est plus liée à la peur de l’inconnu, un manque de connaissances aussi face au fonctionnement de notre cerveau.

L’hypnose est un processus actif, qui nécessite une motivation personnelle, mais aussi une confiance et une collaboration étroite avec le thérapeute. Ce dernier invite le sujet à porter son attention de l’extérieur, vers lui-même, puis à se relaxer : c’est la phase d’induction durant laquelle le sujet entre en état d’hypnose.

Ce processus s’accompagne d’une attention accrue, le sujet découvre alors un rapport à lui-même et à son environnement différent de celui de l’éveil : il agit et se voit agir.

Cette expérience comporte un ensemble de perceptions, de souvenirs, d’intentions, de pensées qu’il peut explicitement rapporter à la fin de la séance.

Dans le cas de l’hypnose humaniste, le sujet parle lors de la séance, aucune suggestion n’est apportée par le thérapeute. Ce dernier accompagne mais c‘est le sujet qui visualise ses propres symboles, ses propres archétypes.

Dès lors, il est impossible de rentrer dans le cerveau de qui que soit via l’hypnose, le sujet n’est pas dissocié (en humaniste), si quelque chose ne lui plaît pas, il peut toujours décider de sortir de la séance, en rouvrant les yeux.

Il est vrai que le fait d’assister à un « spectacle d’hypnose », n’aide pas à se sentir rassuré car l’on peut vous amener à croire que vous perdez vos moyens face à un hypnotiseur, en vous faisant aboyer et en mimant un chien par exemple, mais soyez rassuré, « les gens qui font les clowns devant un auditoire le font parce qu’ils ont accepté de le faire ». Vous ne ferez jamais ce qui est à l’encontre de votre morale, de vos valeurs.

Le but en hypnose, est d’aider le sujet à acquérir une meilleure connaissance de soi, à gagner plus confiance en lui et sur sa vie, c’est donc un partenariat entre lui et le thérapeute, sans confiance, pas grand-chose se passe.

Puisque les images valent souvent plus que des mots, je vous mets ici une illutration d'imagerie cérébrale d'un sujet dans son état de conscience quotidien et en état de conscience modifiée en hypnose. Voyez par vous-même les zones qui s'activent:

Article complet ici :
http://www.algologie.ulg.ac.be/page10/files/comment%20hypnose%20agit.pdf

3. « J’ai peur de voir / dire des choses que je ne veux pas, ça me fait peur. »

Notre cerveau est quand même un magnifique outil !!! Une superbe machine à notre service.

Vous n’aurez pas accès à des informations traumatisantes, si vous n’êtes pas prêt pour cela. Vous recevez les informations que vous êtes en mesure de travailler, comme dans la vie, il y a un temps pour tout, on ne peut pas forcer. Vous gardez votre libre arbitre.

La partie inconsciente et consciente de votre cerveau, à ce moment-là, travaillent ensemble et forment comme une protection.

En aucun cas, il ne s’agit d’un « sérum de vérité », le thérapeute n’a pas accès aux secrets de son client, lequel est protégé par ses mécanismes de défenses habituels.

Loin d’être passif, le sujet est au contraire plus actif et concentré qu’à l’état de vigilance ordinaire. Si le thérapeute dit quelque chose qui n’est pas écologique pour le sujet, ce dernier peut décider de ne pas répondre, de sortir de cet état hypnotique, voir même de mentir.

4. « Je suis hyper rationnel, c’est un truc ésotérique ça ! »

Je ne pense pas être une femme « ultra perchée », et je viens d’un milieu professionnel très pratique et cartésien, j’ai donc ce côté également.

Néanmoins, je trouve que nous sommes dans une époque formidable, avec des découvertes épatantes sur le fonctionnement de notre cerveau, les neurosciences notamment, et l’on sait aujourd’hui que oui c’est possible d’améliorer son état d’esprit, c’est possible d’améliorer sa vie, en libérant ce qui nous bloque et en accroissant nos potentiels … je trouve dommage de s’en priver !

Pour l’avoir testé dans ma propre vie, je souhaite que chaque individu se reconnecte avec sa Puissance intérieure, c’est un superbe cadeau que vous vous offrez.

De plus, la pratique de l’hypnose dans le cadre de la prévention et de la gestion des douleurs provoquées par les soins possède un niveau de preuves scientifiques indiscutables (Études Birnie et al, 2014 ; Bertholet et al, 2013 ; Kuttner, 2012 ; Stoelb, 2009).

Dans ces cas cliniques, l’hypnose n’est donc pas une « simple » distraction ou imagination, mais elle est une imagination créatrice qui prend corps dans les perceptions du sujet.

La réalité en hypnose devient le réel du patient. L’illusion devient tangible et là se situe l’intérêt de l’hypnose : si on peut halluciner un soulagement alors il devient perceptible et prend corps chez le patient. L’illusion suscitée par l'hypnose devient le réel du patient. Pour autant, même si l’hypnose n’est pas la distraction, il est clair que le jeu attentionnel proposé par l’hypnose offre des avantages réels, notamment en douleur aiguë. Ainsi, Rainville et Price montrent que l’hypnose permet de passer d’un mode actif à passif d’attention, ce qui a pour conséquence de diminuer le niveau de contrôle et ainsi de laisser l’expérience hypnotique, faites de suggestions, se dérouler plus simplement (études de 2004).

Les études montrent que ce qui va être notablement amélioré, et qui fait l’objet de l’attention des patients, est l’amélioration de leur tableau clinique global (qualité de vie, diminution de la pénibilité associée à la douleur, moins de catastrophisme…) bien plus que le « simple » niveau de perception de la douleur (contrairement à l’aiguë, évidemment).

L’utilisation de l’hypnose nécessite un apprentissage, cela n’a rien à voir avec un don ou la connaissance de techniques magiques secrètes !

5. « On dort pendant une séance d’hypnose »

Nous avons vu qu’une des caractéristiques de l’hypnose est que l’attention du sujet est accrue, nous sommes donc loin d’une bonne sieste réparatrice.

Le sujet et le thérapeute collaborent, notamment en hypnose humaniste où il y a une conversation établie.

En revanche, cela peut arriver certaines fois, car cet état de conscience modifié se situe entre la veille et le sommeil. Il suffit que le sujet manque de sommeil, ou encore qu’il se sente en pleine sécurité et confiance pendant la séance ou encore qu’il s’échappe d’un moment de la séance car une partie de lui n’est pas prête à entendre.

Si c’est le cas, aucune inquiétude, une partie de votre cerveau a reçu les informations, les a emmagasinées, rien de grave.

"La plus grande découverte de ma génération est que l'être humain, en changeant son mental et son attitude intérieure, peut changer tous les domaines de sa vie"
William James

Source: sfetd-douleur.org