Lâcher ----- Prise

Lâcher ----- Prise


« Quand on comprend que s’accrocher est douloureux, lâcher prise est un réflexe inévitable. »


Je ne sais pas vous mais ça ne vous a jamais agacé les personnes qui vous disent « il faut que tu lâches prise » alors que vous êtes en plein dans la tourmente ??
« Merci, mais je fais comment ?? »
Et là en général, pas de réponses ou des réponses si vagues que ça n’aide pas du tout sur le moment. On entend partout et de plus en plus ce mot, mais pas de recette miracle, personne ne sait trop comment faire.
Eh oui, car en fait le lâcher prise est l’association de deux mots simples de prime abord alors qu’il s’agit de tout un processus. Cela demandera de la volonté et du temps.


Je trouve tout d’abord intéressant de faire un point étymologique :


Selon le dictionnaire du CNRS le verbe « lâcher » vient du latin « laxare » qui veut dire « détendre, (re)lâcher, desserrer, se détendre. Dans notre contexte, c’est l’action de lâcher, de laisser aller.
À l’opposé, le verbe « prendre » vient du latin « prehendere » qui veut dire « prendre, saisir, s’emparer de ».
En rassemblant ces deux mots, opposé par nature, nous arrivons donc à cette définition du lâcher prise, à savoir : cesser de tenir quelque chose, cesser de s’accrocher à quelque chose.


Oui, c’est bien beau tout cela mais concrètement, je peux faire comment ?



1. Vous regardez en face – quelle partie de vous ne veut pas lâcher ?


Tout d'abord, il faut savoir que lâcher prise est un processus, ce n'est donc pas quelque chose qui va se passer vite.


À ce moment précis, observez vos pensées et tous les scénarios-catastrophes qu’elles mettent en place. Écoutez votre colère, vos jugements sévères, votre « obligation » de trouver une solution, votre anxiété, par rapport à cette situation que vous vivez, par rapport à cette personne.


Souvent même, vous ne comprenez même pas pourquoi l’autre ne vous comprend pas, c’est tellement évident qu’il faut lâcher car le mur est devant, mais c’est souvent à l’autre de le faire, pas à vous.


Cette partie-là de vous se nourrit de toutes vos peurs, vos angoisses, votre anxiété et cette partie a fait une grave erreur que vous croyez dur comme fer: vous en êtes venu à penser que la personne que vous êtes est lié aux évènements de votre vie !


Une telle façon de penser vous fera appréhender le moindre changement. Quand vous pensez que les évènements modèlent votre existence, vous craignez de perdre le contrôle de vous-même si vous perdez le contrôle des évènements.


Vous chercher hors de vous-même (dans votre carrière, dans vos loisirs, votre conjoint ou enfant ou encore dans le regard des autres), c’est chercher votre reflet dans les remous d’un torrent de montagne.


Votre quête n‘a alors pas de fin car, comme les torrents d’une montagne, la transformation est la nature même de la vie.


Des évènements se produisent dans votre vie (et cela n’enlève rien aux tragédies), mais vous n’êtes pas ces évènements. Les nuages ne sont pas le ciel et vous n’êtes pas ce qu’il vous arrive.


C’est cette partie-là de vous qui ne veut pas lâcher, qui fonctionne en « si je lâche, je perds », « hors de question qu’il/elle gagne », à ce jeu-là il n’y a de toute façon aucun vainqueur.


Tout ce que vous devez contrôler exerce un contrôle sur vous. L’ennui du contrôle de soi est qu’il est le témoin de la guerre que vous vous livrez à vous-même.
Il n’y a jamais de vainqueur !



2. La peur comme principale frein au lâcher prise


« Plus vous dépendez des autres pour confirmer votre existence, moins votre vie vous appartient. »


Le problème avec nos peurs c’est que nous cherchons à les surmonter, souvent on se débat pour tenter de les dépasser pour s’affranchir de leur emprise. En agissant de la sorte, vous tentez de les dominer et l’image que j’aime beaucoup c’est comme si vous essayiez de mettre KO une ombre. On s’épuiserait bien vite pour 0 résultat !


Ne pensez pas combat mais plutôt compréhension, observez vos réactions face à la peur. Être conscient de sa peur signifie savoir que vous êtes effrayé, la peur n’a jamais été qu’une réaction contraignante parce que nous en avons fait un bouclier.


Nous ne courons pas après quelque chose, après un but ou un rêve, nous fuyons quelque chose. Nous fuyons la peur de n’être personne, la peur de manquer.


Vous ne pouvez pas perdre le contrôle d’une chose que vous n’avez de toute façon jamais dominée. Aucun être humain ne peut contrôler la vie, la sienne ou celle de qui que ce soit d’autre. Vous n’avez jamais eu de pouvoir sur la vie, mais seulement une sensation de pouvoir, la preuve car souvent à vouloir une chose à tout prix, tôt ou tard elle nous file entre les doigts et nous pensons que tout est fini, comme un château de cartes qui s'écroule.


Chaque fois que vous faites une chose par obligation, cela signifie qu’inconsciemment vous vous préoccupez davantage de l’image de vous qu’ont les autres que de vos sentiments réels. Voilà le sens du mot conflit.


C’est notre peur de la solitude et du doute, la volonté de savoir que nous agissons correctement qui nous poussent à rechercher l’approbation des autres. Nous voyons donc que si notre vie aboutit si souvent entre les mains d’autrui ce n’est pas parce que les autres sont supérieurs à nous ou que le monde est trop puissant, c’est simplement parce que nous ne voulons pas affronter l’insécurité et la solitude qui nous semblent insupportables.


Je vous laisse méditer sur cette question : si j’obéis à mes désirs, comment se fait-il que j’en souffre ?


Si vous permettez aux autres de vous dire où vous devez aller, vous dépendrez aussi d’eux pour savoir ce dont vous avez besoin pour vous rendre à destination.


Ne tracez pas votre route en fonction de quelqu’un, et ne permettez à personne de tracer votre route.


La plupart des hommes et des femmes vendent leur âme à longueur de journée pour avoir l’impression fugace de tenir leur vie en main. "Qui possède vraiment la maîtrise de soi ne la cherche pas et n’a jamais besoin d’en justifier l’absence."



3. Faire face aux faits


Observez simplement les faits de la situation que vous vivez, pour quelques instants laissez de côté vos peurs, votre anxiété, voir votre colère et tristesse et soyez factuel.


Quelle est la situation ? Pas de suppositions ou de scénarios sur ce qui pourrait se passer dans le futur, on reste dans le présent de cette situation.
Comment je me sens dans cette situation à l’instant T ? Quelle valeur importante pour moi n’est pas respectée ? Quel besoin n’est pas respecté ?


Si un/une ami(e) vous racontez la même situation, quelle serait votre réaction, l’avis que vous lui donneriez ?


C’est un face-à-face honnête avec vous-même qui se met en place, oui je sais vous ne voulez pas lâcher, vous ne voulez pas quitter mais le delta est grand n’est-ce pas entre les faits et les peurs ?


Cette prise de conscience peut être douloureuse, mais tellement utile pour la suite.



4. Se permettre de vivre un vide


Écroulez-vous ! Ce point ne va pas faire des adeptes je le sais trop bien, mais pas grave.


Ce n’est pas vous en tant que personne qui allait vous écrouler mais cette autre partie de vous dont je parlais plus tôt, celle qui finalement est remplie d’illusions. Cette partie qui s’est imaginé ce que devait être sa réussite sociale, sa vie familiale, sociale et sociétale, sa sécurité.
Ces illusions n’apportent pas de réponse, puisqu’elles en sont la cause !


Réfléchissez, vous ne pouvez pas être déçu de ce que la vie vous donne, si vous n’avez pas déjà en tête une image précise de ce que vous voulez…


Ce problème avec tous ses plans que nous nous faisons, c’est qu’à la moindre déconvenue, cela devient vite une suite de désillusions.


Notre idée du bonheur est le plus souvent la cause de notre malheur. Le bonheur fait partie de la vie et on le trouve en vivant, en essayant, en trébuchant, mais en avançant toujours. La quête du bonheur se fonde sur la certitude illusoire que l’on peut posséder le bonheur C’est impossible. Le bonheur c’est comme un soleil qui réchauffe la terre quand les nuages noirs se sont dissipés.



5. Exercice des « petits bonhommes allumettes »


Je vous propose un petit exercice pratique qui aide à lâcher prise d’une situation et /ou d’une personne.


Cet exercice créé en 1993 par Jacques Martel, nous permet de couper physiquement, via un simple dessin, ce que nous ne voulons plus avec cette personne / situation, le lien toxique qui nous fait souffrir, en aucun cas il n’intervient sur des liens d’amours, c’est pourquoi vous pouvez aussi le faire sur vos enfants, parents, conjoints, …


Je vous laisse les vidéos explicatives sur YouTube :


https://www.youtube.com/watch?v=hLysFxVm0fg



 



Personne ne saurait faire pour vous ce que vous devez faire pour vous-même. Ça n’a jamais été le cas. Dès qu’une personne s’efforce de voler pour deux, elle s’écrase. Cessez de vouloir trouver chez les autres ce que vous espérez d’eux, et ne voyez en eux que ce que vous devez y voir. Dès que vous verrez clairement les choses, vous sauterez du nid et vous prendrez votre envol. Votre vraie nature est déjà autonome ; elle vole librement.


Avant de vous tourner vers une autre personne, demandez-vous honnêtement si elle s’est jamais vraiment aidée elle-même.
Fiez-vous à ses ailes, non pas à ses paroles.